Bonjour,
petit topic ce matin sur une de mes tranches de vie.
En ce dimanche, 11 janvier 2015, je pense à mon papa.
Il y a 12 ans, il s'est fait frappé en motoneige pas loin de la maison familiale. Les chemins étaient glacés. Les hivers au Québec sont très froides. Cette journée-là était très froide. Il y avait eu des avertissements de froideur, à ce que je me souvienne.
Mon père n'était pas un saint. Il était peu présent avant son décès, mais ce soir là, il a pris une prise de conscience dans une boite de nuit. Il a dit à ma mère qu'il désirait changer et être présent pour ses filles et sa famille. On m'a dit qu'il avait versé des larmes. Au moment de son départ de la boite de nuit à la maison, ma mère ne voulait pas embarquer avec lui sur la motoneige. Il était environ 23h40. Elle s'est donc retournée à la maison où ma soeur et moi jouaient avec des pouliches. Mon père est descendu en motoneige, sur la route principale et c'est donc fait frappé. Il retournait à la maison.
Je me souviendrai toujours d'avoir vu une motoneige dans le fossé du chemin, avec une voiture. Ma mère n'a jamais dit au début que le monsieur était mon père. Les ambulances, les policiers ont commencé à arriver. J'avais 14 ans à l'époque. Je voulais aller voir ce spectacle assez impressionnant. Je me suis habillée au chaud et j'ai commencé à vouloir marcher avec ma soeur, mais une grosse force nous a empêché d'y aller. Nous étions pas autorisées à voir qui était le monsieur.
Ma mère est rentrée paniquée, elle a pris des couvertures chaudes pour l'amener au monsieur. Là nous avons su que c'était notre père. Elle s'était fait dire que ce n'était pas grave du tout, que sa jambe était cassée, rien de plus. Elle est donc partie à l’hôpital avec lui. Il est décédé dans la nuit du 12 janvier 2015.
Le lendemain matin, aux petites heures, j'entendis ma mère pleurer. Je me suis dit: mon père est mort, mais je refusais catégoriquement d'y penser.
Les pires moments de ma vie, en fait.
Aujourd'hui, je me confis à vous. Les années se suivent et ne se ressemblent pas. Il y a 14 ans, j'étais encore une enfant. Aujourd'hui, j'ai 26 ans. La vie a évolué. J'ai évolué. Tout le monde a évolué. Beaucoup de personnes sont décédées entre temps. Nous devons apprendre à vivre avec cette douleur. Pardonner...grandir, cheminer dans cette vie sans la présence de la personne aimée.
Malgré la cicatrisation du cœur, les blessures restent visibles.
Ce soir, je prendrai une bière à la santé de mon père, car c'est là que tout a commencé, pour moi.
12 ans, ça se fête quand même! hee hee